Les ménages français doivent se préparer à une augmentation potentielle de leur facture d'électricité dès 2026. La fin du dispositif ARENH, qui assurait une stabilité des prix, combinée à la disparition du bouclier tarifaire, expose les consommateurs à une plus grande volatilité des coûts de l'énergie. Un nouveau mécanisme, le Versement Nucléaire Universel (VNU), vise à réguler les prix, mais les premières années pourraient être difficiles.

Points Clés

  • La fin de l'ARENH le 1er janvier 2026 entraînera une exposition accrue aux prix du marché de gros.
  • La disparition du bouclier tarifaire accentuera l'impact des fluctuations sur les factures.
  • Le nouveau dispositif VNU prévoit une redistribution des revenus excédentaires d'EDF, mais son efficacité immédiate est incertaine.
  • L'UFC-Que Choisir anticipe une hausse moyenne de 250 euros par an pour un foyer type.

La Fin de l'ARENH : Un Tournant Majeur

L'Accès Régulé à l'Électricité Nucléaire Historique (ARENH) a joué un rôle crucial dans la stabilisation des prix de l'électricité en France pendant des années. Ce mécanisme obligeait EDF à céder une partie de sa production nucléaire à un tarif fixe à ses concurrents. Cela permettait aux fournisseurs alternatifs de proposer des offres compétitives, même en période de forte hausse sur les marchés internationaux.

Cependant, à compter du 1er janvier 2026, l'ARENH prendra fin. Sans ce cadre protecteur, les fournisseurs d'énergie devront s'approvisionner directement sur le marché de gros. Les prix seront donc directement influencés par les variations de l'offre et de la demande à l'échelle européenne et mondiale, rendant les factures plus imprévisibles.

Le Contexte Économique et les Nouvelles Mesures

La fin de l'ARENH intervient dans un contexte économique tendu. Après les perturbations liées à la guerre en Ukraine, le gouvernement avait mis en place un bouclier tarifaire pour limiter l'augmentation des factures d'énergie. Ce dispositif, qui a permis d'amortir les chocs, doit également disparaître progressivement. Les consommateurs retrouveront donc un marché de l'énergie plus libre, mais aussi plus volatil.

Pour tenter de maîtriser cette transition, un nouvel accord a été signé entre l'État et EDF : le Versement Nucléaire Universel (VNU). Ce système prévoit que toute l'électricité nucléaire produite par EDF soit vendue au prix du marché. Toutefois, si les revenus d'EDF dépassent un certain seuil, une partie sera prélevée et redistribuée aux consommateurs sous forme de réductions sur leurs factures. L'objectif est de trouver un équilibre entre la rentabilité d'EDF et la protection des consommateurs.

Prévisions et Impacts sur les Ménages

Les premières estimations sont préoccupantes. L'association UFC-Que Choisir alerte sur une possible augmentation moyenne de 250 euros par an pour un foyer français type dès 2026, suite à la suppression de l'ARENH. Sans un "prix plancher" clairement défini, les factures des ménages pourraient refléter directement les fluctuations du marché, particulièrement durant les périodes de pic de consommation, comme en hiver.

Cette évolution marque la fin d'une période de tarifs plus encadrés par l'État. Le nouveau système s'apparente davantage aux marchés européens, où l'offre et la demande dictent les prix. Si le VNU pourrait, à terme, favoriser une certaine stabilité, les experts s'accordent à dire que les premiers temps de cette nouvelle régulation risquent d'être difficiles, notamment pour les foyers les plus modestes.

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